Interview
du
moniteur de Ski |
Fernand
Masino, directeur de l’école de ski de Chamonix depuis
24 ans et désormais vice-président national des
écoles de ski français, vit sa passion à
plein temps. Chamonix ? Un paysage idéal pour pratiquer
son métier. Sa vocation ? Pas seulement le ski, mais également
le plaisir de transmettre son savoir en tant que moniteur et de
pouvoir entretenir cette relation d’échange avec
ses élèves. |
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Fiche
métier le moniteur de ski [cliquez
ici]
Guide
des métiers : Quand et comment votre vocation s'est-elle
révélée? |
Fernand
Masino: Notre vocation, c'est relativement simple
à Chamonix puisque c'est une station de ski et de montagne.
Depuis le plus jeune âge on skie, même dans le cadre
du temps scolaire, il y a du ski encadré. Après,
les meilleurs sont repérés et rentrent au club des
sports.
Au club des sports, on est entraîné par des moniteurs-entraîneurs.
On fait un peu de compétition et quand on a fait le tour,
la profession de moniteur de ski nous ouvre un peu les bras puisqu'on
a le niveau technique. Vivant en station, ayant une vie relativement
difficile mais privilégiée, on passe les brevets
d'état de moniteur de ski pour pouvoir vivre ce hobby et
pour pouvoir pratiquer, dans le cas précis, le ski.
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G.M.
: |
Donc
en fait vous apprenez le ski dès l'école, à
partir de quelle classe à peu près? |
F.M.
: |
Maintenant à Chamonix, les jeunes
commencent à skier, enfin plutôt à marcher
sur la neige à partir de 3 ans. En moyenne section, dans
les classes maternelles, les enfants sont initiés au départ
en faisant du ski de fond en 6-7 séances dans l'hiver.
Et dès le primaire, a lieu une fois par semaine une activité
de ski, en une demi-journée. Plus après, pour ceux
qui aiment ça, il existe le club des sports qui nous prend
le mercredi, samedi et dimanche
|
G.M.
: |
C'est
donc vous qui faites la démarche de rentrer dans le club
des sports? |
F.M. :
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Oui, enfin généralement, il
y a des courses qu'on appelle des mini-coupes pour les jeunes
de la vallée, pour les petites catégories. Les plus
jeunes où les meilleurs éléments sont repérés
par le club. Et si les parents sont d'accord et les enfants motivés,
ils sont retenus de manière à participer à
un entraînement plus spécifique |
G.M.
: |
Le
ski regroupe divers métiers, pouvez-vous me dire pourquoi
vous avez choisi le métier de moniteur? |
F.M. :
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Parce que l'enseignement, le côté
relationnel m'intéressait. A partir du moment où
on a un certain niveau, c'est aussi très intéressant
de faire passer ce que l'on sait, ce côté pédagogique,
ce côté enseignement. Il est vrai qu'il y a d'autres
activités. Il y a des gens comme les pisteurs secouristes
qui eux prennent soin de l'entretien des pistes, de la sécurité
sur les pistes et des secours. Ou aussi éventuellement,
les agents d'exploitation des remontées mécaniques,
qui eux s'occupent de faire tourner les appareils, téléskis,
télésièges, téléphériques,
télécabines… |
G.M.
: |
Pouvez-vous
me dire la formation que vous avez suivie et m’expliquer
la différence entre les différents degré
du BEES ? |
F.M. :
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Maintenant c'est le brevet d'état
d'éducateur sportif 1er degré qui à notre
époque correspondait au diplôme capacitaire filière
nationale. On a de la chance en France, et c'est unique même
dans le monde, puisqu’il y a une école nationale
de ski et d'alpinisme à Chamonix où tous les professionnels
français voir certains étrangers font leur formation.
Cette école nationale délivre les brevets d'état
qui dépendent de jeunesse et sport, elle fonctionne depuis
plus de 50 ans.
Je possède le brevet national qui est pour l'enseignement
le plus haut niveau. Et il y a un brevet complémentaire
qui est le BEES 2 ou il faut être moniteur pour être
entraîneur des équipes nationales ou régionales.
Je ne l'ai pas fait, car je me sui voué à l'enseignement
et maintenant depuis 24 ans à la direction de l'école
de ski de Chamonix donc ce n'était pas indispensable pour
moi. Il y avait auparavant le BEES troisième degré
mais il n'a plus cours, il n'est plus réactivé.
J'aurais pu l'avoir mais j'ai fait la formation continue pour
être directeur. C'était pensé au départ
pour être gestionnaire d'école de ski.
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G.M.
: |
Pensez-vous
que la formation que vous avez suivie à l'ENSA (Ecole nationale
de ski et d’alpinisme) révèle bien tous les
aspects du métier? |
F.M. :
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Elle révèle bien la base, puisqu'après
au niveau moniteur, il y a une formation continue, une expérience
sur le terrain et des possibilités de formation. Mais au
départ elle est étagée, il y a un petit test
de sélection avec une préformation avant de rentrer
à l'ENSA. Et ensuite, juste avant d’intégrer
l'école nationale, a lieu un test compensatoire technique
qu'on appelle maintenant l'eurotest puisqu'il est reconnu au niveau
européen. C'est un test de slalom géant de manière
à voir le niveau technique, ouvert pour un très
bon skieur, quelqu'un qui a fait de la compétition et qui
a généralement aux alentours de 40 points fis. Et
il faut réaliser ce tracé dans un certain temps,
il existe un temps de qualification. Si on réussit ce test,
on peut rentrer en formation à l'école nationale.
Après à l'école nationale, il y a trois cycles.
Un premier cycle de 5 semaines, comprend à peu près
deux semaines de formation technique, deux semaines de formation
pédagogique et une semaine de sécurité sur
piste randonnée. Un deuxième cycle, en trois semaines
comprend un cycle de langues étrangères sur une
semaine, un cycle en milieu particulier (c'est l'enseignement
aux enfants : il y a donc un rapport avec l'éducation nationale
puisqu'on a pas mal de classes de neige et d'enfants, de manière
à avoir une pédagogie un peu spéciale), et
un cycle entraînement et traçage dans l'organisation
des compétitions. Et on a un troisième cycle qui
est de la pédagogie affinée: un test sur la sécurité
en montagne, sur la randonnée et un sur l'environnement
un peu administratif et législatif du métier par
rapport aux responsabilités civiles, pénales du
moniteur.
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