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G.M. :
Vous êtes actuellement directeur de l'ESF de Chamonix. Quel a été votre parcours depuis l'obtention de votre titre de moniteur national de ski?
F.M. :
Comme tout le monde. J'ai d'abord enseigné à Chamonix puis j'ai eu l'opportunité étant jeune d'aller faire deux saisons comme moniteur de ski aux USA comme pas mal de jeunes de notre génération. Je suis revenu à Chamonix et depuis 24 ans j'occupe maintenant le poste de directeur de l'école de ski.
La vocation de Chamonix, de l'école de ski, c'est de privilégier les jeunes du pays et même si c'est une station, c'est une ville à la montagne puisqu'il y a plus de 10 000 habitants. Donc les jeunes du coin qui ont fait un parcours en passant par le club des sports, ont eu leur diplôme et intègrent assez normalement cette école du ski de Chamonix.

G.M. :
Il existe en ski, différentes disciplines. Votre école les enseigne t-elle toutes?
F.M. :
Oui, l'école est très ouverte puisque j'habite une station spécifique, on a du ski enfant à partir de 3 ans. Chamonix étant une station très montagnarde, on a dans nos effectifs beaucoup de gens qui sont moniteurs de ski et guides de haute montagne qui sont habilités à pratiquer le ski, le ski de montagne, le ski hors-piste sur tout le domaine. On enseigne le snowboard, le ski de fond et toutes les nouvelles disciplines… enfin, les nouvelles et les anciennes telles le télémark, le newschool. On couvre toute l'activité du ski.
G.M. :
Et est-ce que vous avez une préférence pour l'une de ces disciplines?
F.M. :
Vu mon âge, on reste dans le ski classique, c'est-à-dire deux skis. Il y a tellement de possibilités entre la piste, le hors-piste, l'entraînement à la compétition. Pour les jeunes, jusqu'à 15-16 ans, la vocation vient au départ des étoiles et après ils vont vite passer aux tests de performance en faisant des slaloms chronométrés. Car l'évolution, l'apprentissage et l'amélioration technique passent quand même par la compétition.
G.M. :
Quelle est votre approche du ski hors-piste ?
F.M. :
Les moniteurs sont habilités à faire le ski hors-piste excepté le ski sur glacier ou dans des endroits qui nécessiteraient, pour progresser, l'utilisation de cordes, de piolets, de crampons puisque maintenant le ski a bien évolué. Les disciplines qu'on appelait avant hors-piste, on les appelle maintenant freeride ou ski en pente raide. Il y a beaucoup d'ouverture par rapport à du ski de couloir très raide ou des choses comme ça. Mais ça c'est quand même réservé, et on insiste assez au niveau sécurité, à des gens qui ont un très bon niveau et surtout une connaissance de la montagne et de la neige assez avancée parce qu'il ne s'agit pas d'être un bon skieur et d'aller n'importe où, il faut aussi connaître le terrain, connaître la météo, avoir une prise de renseignements en amont qui est très importante.
G.M. :
Ceux qui pratiquent le hors-piste avec vous doivent donc également bien connaître la montagne?
F.M. :
Quand ils font du ski encadré, ils doivent connaître la montagne, mais ils sont, lorsqu'ils prennent un professionnel, un peu sous la coupe du professionnel. Mais effectivement, la grosse éducation d'un professionnel par rapport à son client c'est de lui apprendre l'autonomie aussi et les conditions en lui disant : "Aujourd'hui j'y vais ou j'y vais pas, pour telle raison, il y a eu du vent, il y a eu un dépôt de neige, il y a un risque de plaque avant, aujourd'hui c'est trop dangereux de faire cette pente, il y a des risques d'avalanche, on n'y va pas. Par contre la neige est tombée il y a pas mal de temps, il n'y a pas eu de vent, la neige est consolidée donc on peut descendre aujourd'hui." Il y a tout ce jeu interactif de passation des connaissances.

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